Le message du Père Noël

Ma naissance tient du miracle.

Le 24 décembre 1822 à New-York, un théologien, Clément Clark Moore a écrit un poème pour ses enfants où il a tout mélangé : les dates, les noms, les animaux, les professions. Il a laïcisé l'illustre Saint Nicolas en supprimant ses attributs épiscopaux (mitre, crosse, etc.), il a déformé son nom en m'appelant Santa Claus, il a troqué son âne contre 7 rennes et m'a fait déposer les cadeaux par la cheminée, la nuit du 24 décembre au lieu du 5 décembre.

Quel méli mélo ! Bref, j'étais là et je me suis employé, l'année suivante, à apporter un peu de réconfort aux enfants non baptisés. Ils étaient nombreux, en ce temps là, car la plupart des immigrés étaient vraiment comme on dit, sans foi ni loi.

J'ai tout fait pour me faire connaitre. D'abord, j'ai demandé au plus célèbre caricaturiste politique du moment, Thomas Nast, vous savez celui qui a inventé l'oncle Sam, de me dessiner dans les journaux et les magazines. Ensuite, j'ai recherché des partenaires, grands magasins, Esso, Waterman et j'ai réussi a décrocher le contrat du siècle en 1948 avec Coca Cola ; pendant dix ans, ils ont fait ma publicité et ils ont, sacrément, réussi ; maintenant, je suis même plus connu qu'eux !

Le seul point noir de ma réussite, c'est que Saint Nicolas me déteste. Il ne me l'a jamais dit mais je le sens. Pourtant, je ne devrais pas le gêner puisque je ne m'occupe pas des catholiques (il y en a tout de même plus d'un milliard) et de plus, je fais ma tournée presque trois semaines après lui.

J'accepte avec enthousisme l'idée d'une rencontre au sommet car je suis prêt à accepter tout ce que me proposera Saint Nicolas. Après tout, c'est mon père spirituel et je lui dois obéissance.

Père Noël