Black Boy
Commentaire sur le spectacle BLACK BOY
J’ai assisté à bon nombre de lectures, j’ai entendu de nombreux guitaristes, j’ai admiré une multitude de dessins ; J’ai vu une quantité industrielle de films adaptés pour le petit ou le grand écran.
Combien de fois, j’ai entendu ; combien de fois, j’ai répété : “ah ! ... Mais ! … Si tu avais lu le livre ..."
Oui, souvent, très souvent, le livre, foisonnant de détails, est de bien meilleure qualité qu’une production télévisuelle ou cinématographique.
Mais, là, hier soir, j’ai été le témoin, dans la pénombre, d'un miracle.
"Un miracle ?"
Oui, ce fut, bien, un miracle !
"Ah bon, comment cela, un miracle ? Explique-moi ?"
Te l’expliquer, mais comment te l’expliquer ! Je vais, cependant, tenter de le faire.
Alors, écoute bien :
Il n’y avait presque rien sur scène.
Bien sûr, comme dans tous les spectacles, il y avait du son, de l’éclairage ; tu sais, ces fameux techniciens de l’ombre.
Bien sûr, il y avait un microphone pour le conteur, une guitare pour le musicien et un rétroprojecteur pour le dessinateur.
Si tu réfléchis, il n’y avait donc rien, presque rien, si peu de moyens techniques. Et pourtant, j’ai été aspirée par cette représentation hors norme, hors gabarit. Il s'agit d'un spectacle qui transcende le livre de Richard Wright.
"Mais qui a eu cette idée ?
Qui sont exactement ces trois personnages, ces trois comédiens, ces trois artistes ?"
Eh, oui ! Combien d’heures de travail pour réussir une telle prouesse ?
Combien d'années d’expérience en solo, à lire et à relire, sans la moindre hésitation, sans la moindre erreur ?
Combien d’années d’expérience à gratter sa guitare dans toutes les positions, à remplacer une de ses cordes, en pleine représentation, sans la moindre incidence ?
Combien d’années à griffonner, dessiner, étaler de l’encre pour réussir cela ?
Car si ce spectacle est d'une toute autre dimension, c’est certainement grâce à Lui.
Ce performeur qui m’était totalement inconnu, jusqu’au jeudi 25 janvier 2024, ce Jules dont la main ne fait plus qu’une avec son crayon, son stylo, son pinceau ou bien son éponge ; avec ses deux mains devenues noires d’encre.
Un Jules capable de dessiner, to de go, pour que cette lecture musicale soit illustrée, en direct.
Le spectateur assiste à la naissance de chacun des points qui se transforme en trait, en ligne droite, en courbe, ou en spirale. Le dessin se forme sous vos yeux. Il progresse au fur et à mesure que le texte se déclame. Comme si vous tourniez les pages, une à une, d’un livre.
Mais non, c’est encore mieux que cela !
En effet, lorsque vous regardez une image, un dessin, ils sont là, devant vous, figés sur la feuille. Ils s’offrent tels quels, sans évolution aucune...
Alors que là, la trace prend forme sous vos yeux.
C’est ainsi que vous, le spectateur, êtes, totalement, hypnotisé ; vous ne quittez plus la feuille du regard. Vous tentez de deviner ce que Jules souhaite exactement représenter. Comment, Jules va sublimer le roman autobiographique écrit, en 1945, par un jeune noir américain, victime du racisme au début du siècle dernier.
Puis, le dessin s’efface et un autre apparaît, petit à petit, à nouveau, point par point, trait par trait.
Le dessinateur se joue de nous. Les zones se transforment, le clair se noircit, le noir devient gris, le paysage devient visage, le lit devient porte, les nuages deviennent flaques d’eau, les croix deviennent poteaux électriques ... L’Illustration devient ANIMATION.
L’ensemble est orchestré comme du papier à musique. Parfois, le texte s’interrompt pour laisser place au chant ; puis la partie musicale s’estompe pour intensifier le poids des mots. Et là, au fond, les images qui ne cessent de nous faire écarquiller les yeux.
Alors, ... ... si je n’ai qu’un seul conseil à te donner, ne va surtout pas voir Black Boy, le spectacle dont l’adaptation, la conception et le jeu sont de Jérôme Imard ; la composition musicale, à l'aide d'une guitare Lapsteel et Chant d'Olivier Gotti et l’interprétation et dessins de Jules Stromboni.
Non, vraiment, si je n’ai qu’un seul conseil à te donner, ne va pas voir BLACK BOY !
Black Boy ne se regarde pas ... ... BLACK BOY se ressent.
Commentaire sur le spectacle BLACK BOY
J’ai assisté à bon nombre de lectures, j’ai entendu de nombreux guitaristes, j’ai admiré une multitude de dessins ; J’ai vu une quantité industrielle de films adaptés pour le petit ou le grand écran.
Combien de fois, j’ai entendu ; combien de fois, j’ai répété : “ah ! ... Mais ! … Si tu avais lu le livre ..."
Oui, souvent, très souvent, le livre, foisonnant de détails, est de bien meilleure qualité qu’une production télévisuelle ou cinématographique.
Mais, là, hier soir, j’ai été le témoin, dans la pénombre, d'un miracle.
Un miracle ?
Oui, ce fut, bien, un miracle !
Ah bon, comment cela, un miracle ? Explique-moi ?
Te l’expliquer, mais comment te l’expliquer ! Je vais, cependant, tenter de le faire.
Alors, écoute bien :
Il n’y avait presque rien sur scène.
Bien sûr, comme dans tous les spectacles, il y avait du son, de l’éclairage ; tu sais, ces fameux techniciens de l’ombre.
Bien sûr, il y avait un microphone pour le conteur, une guitare sèche pour le musicien et un rétroprojecteur pour le dessinateur.
Si tu réfléchis, il n’y avait donc rien, presque rien, si peu de moyens techniques. Et pourtant, j’ai été aspirée par cette représentation hors norme, hors gabarit. Il s'agit d'un spectacle qui transcende le livre de Richard Wright.
Mais qui a eu cette idée ?
Qui sont exactement ces trois personnages, ces trois comédiens, ces trois artistes ?
Eh, oui ! Combien d’heures de travail pour réussir une telle prouesse ?
Combien d'années d’expérience en solo, à lire et à relire, sans la moindre hésitation, sans la moindre erreur ?
Combien d’années d’expérience à gratter sa guitare dans toutes les positions, à remplacer une de ses cordes, en pleine représentation, sans la moindre incidence ?
Combien d’années à griffonner, dessiner, étaler de l’encre pour réussir cela ?
Car si ce spectacle est d'une toute autre dimension, c’est certainement grâce à Lui.
Ce performeur qui m’était totalement inconnu, jusqu’au jeudi 25 janvier 2024, ce Jules dont la main ne fait plus qu’une avec son crayon, son stylo, son pinceau ou bien son éponge ; avec ses deux mains devenues noires d’encre.
Un Jules capable de dessiner, to de go, pour que cette lecture musicale soit illustrée, en direct.
Le spectateur assiste à la naissance de chacun des points qui se transforme en trait, en ligne droite, en courbe, ou en spirale. Le dessin se forme sous vos yeux. Il progresse au fur et à mesure que le texte se déclame. Comme si vous tourniez les pages, une à une, d’un livre.
Mais non, c’est encore mieux que cela !
En effet, lorsque vous regardez une image, un dessin, ils sont là, devant vous, figés sur la feuille. Ils s’offrent tels quels, sans évolution aucune...
Alors que là, la trace prend forme sous vos yeux.
C’est ainsi que vous, le spectateur, êtes, totalement, hypnotisé ; vous ne quittez plus la feuille du regard. Vous tentez de deviner ce que Jules souhaite exactement représenter. Comment, Jules va sublimer le roman autobiographique écrit, en 1945, par un jeune noir américain, victime du racisme au début du siècle dernier.
Puis, le dessin s’efface et un autre apparaît, petit à petit, à nouveau, point par point, trait par trait.
Le dessinateur se joue de nous. Les zones se transforment, le clair se noircit, le noir devient gris, le paysage devient visage, le lit devient porte, les nuages deviennent flaques d’eau, les croix deviennent poteaux électriques ... L’Illustration devient ANIMATION.
L’ensemble est orchestré comme du papier à musique. Parfois, le texte s’interrompt pour laisser place au chant ; puis la partie musicale s’estompe pour intensifier le poids des mots. Et là, au fond, les images qui ne cessent de nous faire écarquiller les yeux.
Alors, ... ... si je n’ai qu’un seul conseil à te donner, ne va surtout pas voir Black Boy, le spectacle dont l’adaptation, la conception et le jeu sont de Jérôme Imard ; la composition musicale, à l'aide d'une guitare Lapsteel et Chant d'Olivier Gotti et l’interprétation et dessins de Jules Stromboni.
Non, vraiment, si je n’ai qu’un seul conseil à te donner, ne va pas voir BLACK BOY !
Black Boy ne se regarde pas ... ... BLACK BOY se ressent.
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