Il n'y a rien à voir
Ne me demandez pas ce qu’il y a, à voir, à Sibu ! Ce qu’il y a, à visiter ?
Je vous répondrais : RIEN !!!
Eh oui, il n’y a pas de monument particulier, pas de tours Petronas. Il a tellement rien à voir, qu’il y a tout.
Il faut y être, pas venir le voir comme un extra terrestre, tel un touriste descendant de sa limousine ou de son car pullman. Non, il faut le vivre tout simplement. Être mélangé à la population, échanger un regard, un sourire, quelques mots.
Je suis à bord de l’express boat, entre Sibu et Kuching, sur un fleuve dont je ne connais pas le nom, assise sur un banc de bois, au milieu des autochtones.
La seule blondinette, aux yeux bleus, au pays des coupeurs de tête.
Le soleil tape à, presque, une heure de l'après-midi.
Notre fusée flottante marque un arrêt, à Sarikei. Cela fait une heure trente que nous naviguons à un rythme d’enfer. On ne les appelle pas les express boats pour rien. Ils n’ont pas usurpé leur nom.
Une foule attend pour embarquer ; sans oublier les sacs, cartons, valises et autres marchandises.
A peine 5 minutes d’arrêt et nous voilà, à nouveau, lancé, à tombereau ouvert, en direction de Kuching. Le bruit des moteurs est assourdissant. J’entends, à peine, ce que hurlent mes voisins.
Avec la vitesse, la température fraîchit inexorablement.
Alors, je me sens bien.
Les minutes s’égrènent, les unes après les autres.
Les occupants du bateau s’assoupissent. Nous sommes maintenant en pleine mer de Chine. Il n’y a rien à voir, à part, ce bleu profond de l’immensité aqueuse.
Les heures passent, il est, déjà, plus de 15 h.
C’est seulement lorsque la terre est, à nouveau, en vue que petit à petit, chacun d’entre nous, bercé par le roulis et assourdi par le vacarme des moteurs, sort de sa léthargie.
Nous approchons de notre destination finale. La capitale du Sarawak s’offre à nous.
Alors, ne me demandez pas ce que j’ai vu de beau.
Rien de particulier. Je n’ai rien vu, j’ai tout simplement ressenti ...
Instants de voyage, cinq heures passées sur le pont de l'Ekspres Bahagia
Fin janvier 2020, ile de Bornéo, Malaisie